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L’e-dito de Truman. Lettre de menaces sur Les Rockuptibles

Voici bientôt six mois que je n’ai rien diligenté à publication sur Les Rockuptibles pour d’évidentes raisons métaphysiques qui n’échapperont pas à mes lecteurs les plus avisés. C’est dans le liquide amniotique de ce paisible mutisme, seulement bercé par d’indolentes et sensuelles visions sonores, que  je reçois ce matin même une lettre de menace qui me somme de continuer de publier mes ratiocinations sous peine de subir de sévères représailles contre ma personne et mes biens.

Mieux préparez sa mort avec quelques exercises de gym dans une chambre de radiographie pour seulement 995 euros mensuels. Ceci est un message de l'Ordre des Toubibs ( Publicité )

Or, voici le site sur lequel mon persécuteur a pu trouver le modèle de sa lettre.  Hélas nous vivons dans une société de modèles, de photocopies qui garnissent les placards surabondants du prêt-à-penser et il existe naturellement une catégorie « modèles de lettres de dénonciation » dans ce nid plein de mites ivres de leurs myopies  :

http://have-it.com/denonciation/pages/astuces/lettre_denonciation.html

Ma personne passe encore, mais comment ne pas trembler devant le risque encourru par ma collection complète de Playboy, mes DVDs de Grand Theft Auto et mes oeuvres brochées de Shakespare ( pas Robbie mes petits, William ! ) piratées sur bit torrent  ?

Aussi, bien qu’il soit plus poli de ne pas négocier avec les terrorisses, je m’incline devant cette expression de la force brutale qui me glace trop les sangs et m’en perd le sommeil par tous les pores de la peau, au côté de ces sueurs froides qui sont désormais les brumisateurs mes nuits blanches.
Hardi petit ? Non pas cette fois ! Car l’ennemi se trouve bien trop magnifié par l’ombre de son anonyme signature.

Bien qu’une telle décision me prive de la prébende d’une rente confortable versée par le Pouvoir contre mon silence radio et celui de Les Rockuptibles, j’ai trop craint pour ma vie et ma garde-robe et me vois contraint sous l’empire de l’intimidation de rouvrir ce blogzine là où je l’avais laissé.

Oncques, je me déclare donc bravement et officiellement prêt à renoncer à mes mignardises de chez Berthillon, à mes costumes Karl Lagerfeld, à  mon collier de chien clouté saphirs et rubis signé Gucci, à mes foulards Prada, à mes rangers BCBG Dolce et Gabanna, foin surtout de mes caméristes gentiment prêtés par des amis de prestige dont les usages m’invitent à taire le nom et de la réjouissante compagnie de 50 cents ( que je salue « hey fifty! » ).

Ainsi, messieurs les brahmanes fatwistes, messires de la coercition occulte, gentlemen-snipers de la Sarajevo mondialisticommunisto-capitalisse, terribles condottiere de la prose en caractères d’imprimerie coupés au ciseau , vous qui tapis dans les couloirs de mes peurs les plus obscurs poussez des cris de goules : vous avez gagné ! Je vraque dans mon froc.

Comme le Bouddha, comme le petit Jésus et le petit Grégory, je me dénude de tout et ne prends  la plume pour seul vêtement qu’à fin de mieux vous chatouiller le museau par sa pointe  et de vous faire la gueule de ma face la plus nord.

Truman Condome